Biographie de Paul Nizan
Paul Nizan, né le 7 février 1905 à Tours et décédé le 23 mai 1940 à Dunkerque, est un écrivain et philosophe français. Issu d’une famille bourgeoise, il entre à l’École normale supérieure en 1924, où il se lie d’amitié avec Jean-Paul Sartre et Raymond Aron. Influencé par la pensée marxiste, Nizan adhère au Parti communiste français (PCF) en 1927.
Après ses études, il devient journaliste et critique littéraire. Il collabore avec diverses revues et journaux, notamment « L’Humanité ». Sa carrière littéraire est marquée par plusieurs œuvres importantes, telles que « Aden Arabie » (1931), un récit autobiographique dénonçant le colonialisme et la bourgeoisie, « Les Chiens de garde » (1932), une critique acerbe des philosophes académiques, et « La Conspiration » (1938), un roman sur les désillusions de la jeunesse bourgeoise.
En 1939, désillusionné par le pacte germano-soviétique, Nizan quitte le PCF. En 1940, il s’engage dans l’armée française et meurt durant la bataille de Dunkerque.
Sa pensée
La pensée de Paul Nizan est profondément marquée par le marxisme, mais également par une critique acerbe de la bourgeoisie et des intellectuels qu’il considère comme les défenseurs du statu quo.
- Critique de la bourgeoisie et du colonialisme : Dans « Aden Arabie », Nizan dénonce les injustices du colonialisme et critique violemment la bourgeoisie, qu’il voit comme une classe hypocrite et oppressante. Il exprime un profond dégoût pour les valeurs bourgeoises, qu’il considère comme responsables de l’oppression et de l’injustice dans le monde.
- La dénonciation des philosophes académiques : Dans « Les Chiens de garde », Nizan critique les philosophes académiques qu’il accuse de trahir leur mission en se plaçant au service des classes dominantes. Il les qualifie de « chiens de garde » de la bourgeoisie, les accusant de détourner la philosophie de sa véritable vocation, qui est de questionner et de transformer la société.
- Engagement politique : Initialement engagé au PCF, Nizan croit en la révolution prolétarienne comme moyen de transformer la société. Cependant, son désenchantement face au pacte germano-soviétique montre une certaine complexité et évolution de sa pensée politique. Il est critique envers le stalinisme et s’interroge sur la voie à suivre pour le communisme.
- Individualité et engagement : Nizan met également en avant l’importance de l’engagement individuel. Pour lui, l’intellectuel doit prendre parti et s’engager activement dans les luttes politiques et sociales, refusant de se contenter d’une position de spectateur.
La pensée de Paul Nizan, bien que fortement influencée par le marxisme, se distingue par une critique radicale de la bourgeoisie et des intellectuels, ainsi que par un appel à l’engagement et à l’action politique. Ses écrits, empreints de colère et de révolte, restent un témoignage puissant de son époque et de ses luttes.