Catégorie : Bibliothèque

Poésie d’un rebelle, Isabelle FELICI

Cette étude est consacrée à l’oeuvre poétique de Gigi Damiani, grand nom du journalisme anarchiste italien et compagnon de route d’Errico Malatesta. Si le parcours de vie de cet autodidacte commence et se termine à Rome (1876-1953), il le conduit dans de nombreuses métropoles, notamment celles où s’est installée une forte communauté italienne : São Paulo, Marseille, Paris, Bruxelles, Tunis. Partout il compose des poésies de lutte et d’espoir, surtout dans les moments les plus troubles de l’histoire italienne et internationale, dont des pans entiers apparaissent ainsi sous un angle inédit, tandis que se dessine également le parcours d’un militant qui, quels qu’aient été les sacrifices à accomplir, n’a jamais suivi d’autres chemins que les chemins de la liberté.

Lien de téléchargement
https://halshs.archives-ouvertes.fr/hal-01359814/document

Le blog d’Isabelle Felici sur les anarchistes italiens

Les chiens ont soif, Normand Baillargeon

Regardez-les aller. Lisez leurs journaux ; écoutez leurs stations de radio ; regardez leurs chaînes de télévision. Les chiens ont soif. Les médias sont déjà, dans une large mesure, contrôlés par les cartels auxquels ils appartiennent et jouent un rôle fondamental dans la préparation et l’adaptation des esprits aux « nouvelles réalités ». Tout cela échappe en partie à la connaissance du public comme à tout contrôle démocratique. L’école et l’université sont désormais transformées dans leur mission et dans leurs valeurs constitutives par ces mêmes forces, pour les mêmes raisons et avec les mêmes objectifs. À défaut d’une vaste mobilisation populaire, c’est foutu. Il va falloir se battre. L’ennemi est énorme, mais, comme toujours, pas invincible, à condition de s’y mettre tous ensemble. Au nombre des solutions, il faut considérer l’Écopar pour concevoir et rendre possible la mise en place d’institutions économiques dans le respect de valeurs qui sont celles de la gauche, plus précisément de la gauche libertaire.

 

Militant, anarchiste, Normand Baillargeon est professeur à l’Université du Québec à Montréal où il enseigne l’histoire de l’éducation et la philosophie.

JE PEINS LA LUMIÈRE QUI VIENT DE TOUS LES CORPS, Egon SCHIELE

Présentation de l’éditeur

Agone

 

« Enfant éternel que je suis. J’ai toujours suivi la voie des gens ardents sans vouloir être en eux, je disais – je parlais et ne parlais pas, j’écoutais et voulais les entendre fort plus fort encore et regarder en eux. Je me sacrifiais pour d’autres, ceux qui me faisaient pitié, ceux qui étaient loin ou bien ne me voyaient pas moi qui voyais. Bientôt quelques-uns ont reconnu le visage de celui qui voit au-dedans et alors ils n’ont plus posé de questions. »

« 23 novembre 1914. Vienne 13°, Hietzinger Hauptstrasse 101. Ma chère Gerti !

Nous vivons l’époque la plus formidable que le monde ait jamais connue. — Nous nous sommes habitués à toutes les privations, des centaines de milliers de gens meurent dans la misère — chacun doit supporter son sort en vivant ou en mourant – nous sommes devenus durs et intrépides. Ce qui existait avant 1914 appartient à un autre monde, — nous aurons donc toujours les yeux rivés sur l’avenir, — qui n’a pas d’espoir appartient aux mourants, — nous devons être prêts à supporter tout ce que la vie apportera.

Et comme le soleil brille après l’orage, nous verrons nous aussi le soleil. C’est tout le bonheur que te souhaite ton frère… »

Ce choix de textes pour l’essentiel inédits en français révèle la trajectoire d’un peintre aussi radical qu’impétueux, qui n’eut de cesse de s’élever contre l’académisme et l’esprit petit-bourgeois. Au travers de vingt sept poèmes et vingt-et-une lettres adressées à ses proches, Schiele défend une vision de l’art offensive et révoltée..

La décroissance, par Nicholas Georgescu-Roegen

La pensée économique occidentale a complètement ignoré la métamorphose de la science depuis la double révolution intellectuelle de Carnot et Darwin : la découverte de l’entropie et de l’évolution. Dans cet ouvrage de référence, Nicholas Georgescu-Roegen met l’accent sur les axes négligés de la pensée économique et dévoile une vérité écologique importante : le développement ne saurait se poursuivre sans une restructuration et une réorientation radicale de l’économie. Économiste et mathématicien de renom, Nicholas Georgescu-Roegen a été à l’origine du mouvement de la décroissance, dont cet ouvrage phare est sans conteste le manifeste. À l’heure où l’urgence climatique se fait de plus en plus pressante, il est nécessaire de relire ce livre aux accents prophétiques.

LES PIRATES DES LUMIÈRES OU LA VÉRITABLE HISTOIRE DE LIBERTALIA

Flibustiers, femmes marchandes et simulacres de royaumes à Madagascar au XVIIIe siècle.

« Je vais raconter une histoire de magie et de mensonges, de batailles navales et de princesses enlevées, de révoltes d’esclaves et de chasses à l’homme, de royaumes de pacotille et d’ambassadeurs imposteurs, d’espions et de voleurs de joyaux, d’empoisonneurs et de sectateurs du diable et d’obsession sexuelle, toutes choses qui participent des origines de la liberté moderne. »

De 1989 à 1991, David Graeber accomplit une étude de terrain ethnographique à Madagascar. Il en tira sa thèse de doctorat sur la magie, l’esclavage et la politique dans la Grande Île. Lors de ce séjour, il découvrit l’existence d’un groupe ethnique formé des descendants métissés des nombreux pirates qui s’y étaient installés au début du XVIIIe siècle : les Zana-Malata.
Il entreprit des recherches historiques sur cette population, ébaucha sur le sujet un essai. Ce n’est que dernièrement qu’il s’est décidé à finaliser cet écrit et à le faire éditer. Il y fait la lumière sur l’utopie pirate baptisée « Libertalia » par Daniel Defoe.
Décryptant la mythologie propre aux légendes pirates et comparant d’un œil critique les rares documents probants, l’auteur avance de très plausibles hypothèses sur l’impact qu’eurent les flibustiers et leurs descendants sur la culture et la politique malgache au siècle des Lumières – mais aussi sur l’influence qu’eurent les récits de pirates et les pratiques proto-démocratiques, voire libertaires, sur les penseurs desdites Lumières.
Il en résulte un récit lumineux et passionnant, doublé d’une réflexion stimulante sur la nature et les origines de l’idéologie marchande, du colonialisme et de l’européocentrisme.

L’auteur

David Graeber, anthropologue américain né en 1961, est notamment l’auteur de Bullshit Jobs (LLL) ; Dette, 5000 ans d’histoire (LLL), Bureaucratie (LLL), Comme si nous étions déjà libres (Lux).

Présentation de l’éditeur

L’ouvrage est librement téléchargeable sur le site de l’éditeur au format epub ou pdf

La révolte des élites, par Christopher Lasch

« Il fut un temps où ce qui était supposé menacer l’ordre social et les traditions civilisatrices de la culture occidentale, c’était la “révolte des masses”. De nos jours, cependant, il semble bien que la principale menace provienne non des masses, mais de ceux qui sont au sommet de la hiérarchie

Dans ce livre testament, Christopher Lasch montre comment le détachement social, économique et géographique d’élites hédonistes et mondialisées est à l’origine du malaise de nos démocraties modernes. Cet essai brillant viendra nourrir la réflexion de ceux qui s’inquiètent de l’évolution d’un espace public et médiatique gouverné par des classes privilégiées, coupées du reste de la population.

Travailler sans patron, Simon Cottin-Marx et Baptiste Mylondo

Travailler sans patron

Alors que de nombreux salariés aspirent à une transformation de l’organisation du travail, que signifie concrètement la promesse de travailler dans des collectifs sans patron ? Se passer de chefs est-il envisageable, ou n’est-ce qu’une utopie datée condamnée à échouer ? Cet essai dynamique va à l’encontre des discours pessimistes ou méprisants qui ne voient dans l’autogestion qu’un doux rêve aussi poussiéreux qu’irréaliste. Prenant au sérieux les valeurs de démocratie et d’équité prônées par les acteurs de l’économie sociale et solidaire, ses deux auteurs, sociologue et économiste, en questionnent d’abord l’application actuelle, et montrent ensuite qu’il est possible de créer des associations employeuses ou des coopératives adoptant une organisation démocratique, horizontale et même autogestionnaire. À travers les nombreux exemples qu’ils mobilisent dans ce livre – scieries, boulangeries, crèches, organisations non gouvernementales… –, les auteurs recensent les questions à se poser, les problèmes fréquemment rencontrés, mais aussi les solutions expérimentées. De quoi donner des clés utiles pour apprendre à s’organiser sans chefs.

Le loup dans la bergerie, Jean-Claude MICHEA

Au rythme où progresse le brave new world libéral – synthèse programmée de Brazil, de Mad Max et de l’esprit calculateur des Thénardier –, si aucun mouvement populaire autonome, capable d’agir collectivement à l’échelle mondiale, ne se dessine rapidement à l’horizon (j’entends ici par « autonome » un mouvement qui ne serait plus soumis à l’hégémonie idéologique et électorale de ces mouvements « progressistes » qui ne défendent plus que les seuls intérêts culturels des nouvelles classes moyennes des grandes métropoles du globe, autrement dit, ceux d’un peu moins de 15 % de l’humanité), alors le jour n’est malheureusement plus très éloigné où il ne restera presque rien à protéger des griffes du loup dans la vieille bergerie humaine. Mais n’est-ce pas, au fond, ce que Marx lui-même soulignait déjà dans le célèbre chapitre du Capital consacré à la « journée de travail » ? « Dans sa pulsion aveugle et démesurée, écrivait-il ainsi, dans sa fringale de surtravail digne d’un loup-garou, le Capital ne doit pas seulement transgresser toutes les limites morales, mais également les limites naturelles les plus extrêmes. »
Les intellectuels de gauche n’ont désormais plus aucune excuse.

Jean-Claude Michéa est l’auteur de nombreux ouvrages, tous publiés chez Climats, parmi lesquels : L’Enseignement de l’ignorance, Impasse Adam Smith, L’Empire du moindre mal, Orwell éducateur, Le Complexe d’Orphée, et Notre ennemi, le capital.

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